Certains jours, nous ne posons même pas le pied sur la terre ferme, nous sommes soit dans l’eau (plongée libre, kayak, stand-up-paddle), soit sur le bateau (lecture, enseignement, repas, jeux, détente), soit entre le bateau et l’eau, suspendus dans les airs à pratiquer nos plongeons, nos flips et sauts périlleux. Mon corps manque ses pas quotidiens pour activer son système digestif, comme il me le rappelle alors que je suis allongée dans mon lit, ballonnée et incapable de dormir. À moins, en y réfléchissant bien, que mon estomac ne soit pas tout à fait d’accord avec notre nouveau régime de bananes…

Nous avons d’abord choisi des fruits au marché de Savusavu sans faire de discrimination, et nous avons fait le plein de mandarines (vertes et grosses comme des oranges), de kumquats (juteux et acidulés, parfaits pour faire de la limonade), de noix de coco (vertes à boire ou brunes à manger), de papayes, d’ananas et de fruits de la passion. Mais avec le climat chaud et moite, nous avions tous envie de fruits et les engloutissions très rapidement, ce qui me rendait nerveuse car nous étions sur le point de quitter la ville avec peu de chances de nous réapprovisionner plus tard.

Heureusement, en se promenant sur la route près d’une étroite bande de plage, au large du centre de vacances Jean-Michel Cousteau, Thomas a repéré un bon régime de bananes accroché à un arbre, sur ce qui semblait être la propriété d’une maison d’hôtes. Bien décidé à rivaliser avec le régime de bananes de Robin et Miranda attaché à l’étrave de Vivace, il a demandé la permission de s’approprier le butin tant convoité. La permission est accordée et Thomas part immédiatement en mission avec l’annexe pour aller chercher notre petite hache sur le bateau et revenir pour couper la grosse prime de cueillette. La gardienne s’excuse même de ne pas pouvoir nous en proposer une meilleure ! En fait, nous sommes contents qu’elles soient encore vertes et pas prêtes de mûrir avant quelques jours car nous avons encore d’autres bananes achetées au marché. En faisant une estimation grossière, je suis arrivée à plus de 200 bananes…



Comme prévu, elles se sont bien comportées pendant les premiers jours, puis un matin nous nous sommes réveillés et avons remarqué une banane jaune isolée, et puis un jour elles l’étaient toutes devenues, jaunes, réclamant d’être mangées !!!
Depuis, nous avons mangé des bananes nappées de beurre de cacahuète ou des bananes dans du muesli au petit-déjeuner, des salades de bananes, concombre et thon au déjeuner, des currys à la banane au dîner, des smoothies à la banane (merci Kate pour cette délicieuse recette de smoothie au tahini salé qui tombait à pic), des gâteaux à la banane, des yaourts à la banane, des bananes flambées et des salades de fruits composées à 80 % de bananes pour le gouté ou le dessert.
Jusqu’à présent, le “régime de bananes” nous a fourni les batteries pour:
Une remontée de la rivière à la passe de Galogalo pour atteindre le lac Salé et la promenade qui a suivi dans une nature luxuriante où nous n’aurions pas été surpris de voir un dinosaure surgir de la jungle tant nous nous sentions dans un décor de film de Jurassic Park. Là, nous avons ramassé d’autres bananes (roses cette fois, pas mûres non plus), des papayes et des cabosses de cacao. Sur le chemin du retour, les habitants nous ont regardés (et filmés) lutter contre le courant avec notre hors-bord de 2 CV, avant que les De Jong (amis de Vivace) ne nous prennent en remorque avec leur 15 CV plus adapté.


Des sessions de snorkeling et une visite d’une petite île privée à Fawn Harbour où un jardin était à moitié entretenu avec encore plus de papayers, de bananiers et de cocotiers que nous avons laissé intacts cette fois, portant notre attention sur les crabes, les coquillages et le sable fin.

Une traversée de nuit vers Vanua Balavu (Lau Group), des après-midi à la rencontre des habitants dans les villages de Malaka et Dalidoni, à grimper aux arbres et à jouer au rugby sur un terrain de volley-ball, ou au volley-ball avec un ballon de rugby.






Plusieurs séances de plongée libre, de kayak et de SUP dans les superbes eaux émeraude, aigue-marine et turquoise de la Bay of Islands et autour de l’île de Qilaqila et de sa grotte en forme de cathédrale, de sa petite plage et de sa forêt luxuriante.






Aujourd’hui, nous avons fêté l’anniversaire d’Azur en beauté, mais ce sera le sujet du prochain billet…