Gratitude 2023

Il n’est jamais trop tard pour dire merci. Inscrite depuis plusieurs mois dans mon agenda, que je n’avais pas consulté récemment loupant donc le coche à quelques jours près, je ne manquerai pas mon rendez-vous, désormais annuel, c’est-à-dire depuis un an (cf. Jour de gratitude 2022), avec la Journée Mondiale de la Gratitude.

Et à l’heure des bilans et des nouveaux départs, je voudrais adresser mon plus grand merci à notre skipper, Thomas, de nous avoir menés à bon port sains et saufs, quel que soit le degré d’intimité de sa relation avec la providence qui nous a épargné dispositifs de regroupement de pêche et filets vicieux, pirates malintentionnés, vagues scélérates, baleines distraites, orques espiègles, ou météo trop enjouée, et nous a permis de profiter, plutôt sereinement, de notre temps hors du temps pendant seize mois durant.

En plein chantier de tri des photos, écriture tardives des articles de blog, et montage des dernières vidéos, je m’extasie devant la densité de cette expérience maritime, et du nombre incalculable de souvenirs créés en famille, avec Thomas, les enfants, mais également en compagnie de nos proches qui ont répondu présents et sont venus nous rendre visite tout au long du voyage, y compris dans notre nouveau port d’accueil. J’en parlais justement à la milonga d’hier soir avec ma nouvelle professeure de tango, la fabuleuse Erna Dolcet, n’est-ce-pas ce qui définit la relations avec nos proches, la qualité des souvenirs que l’on construit avec eux ? Car il n’est pas de don plus précieux que celui de son temps. Ni repris ni échangé, le temps que l’on a passé ensemble le reste pour l’éternité.

Ensuite, si j’ai une admiration et une reconnaissance incommensurables ces jours-ci, c’est pour mes enfants, Zéphyr et Azur qui, sans se fondre dans aucun moule, ont fait leur rentrée à l’école et au collège en s’adaptant à leur nouvel environnement comme des poissons dans l’eau, tout en conservant leur singularité, des cheveux longs quand la plupart des garçons de leur âge ont adopté la coupe à la mode, à savoir rasés sur les côtés et plus longs sur le dessus (dont Zéphyr trouve franchement que ça fait crétin, je demande encore à voir), leurs chemisettes à fleurs, et leur accent exotique. C’est un plaisir exquis de les entendre tous les soirs nous conter leurs péripéties du jour, leurs commentaires sur les profs, leur appréciation de la cantine qu’ils ne connaissaient que de réputation par la lecture des J’aime lire, et leurs nouveaux copains avec qui ils jouent au foot à la récré (Azur) se fixant des rendez-vous le mercredi et le week-end pour peaufiner leur stratégie d’équipe, ou s’agglutiner autour d’un banc (Zéphyr) où l’on ne fait rien que soudoyer ses potes à tour de rôle à coup d’Oréo pour se payer une place assise, tout en s’assurant que les surveillants ne repèrent pas ce petit manège car il est, parait-il, interdit d’apporter de la nourriture à la récré.

Mention spéciale pour la Capitainerie de Carnon qui a été la seule à répondre favorablement à notre demande de place au port, arrangement provisoire en contrat escale dont on espère qu’il sera prolongé au-delà de la fin de l’année, et qui s’avère le lieu parfait pour commencer cette nouvelle aventure. A mi-chemin entre La Grande Motte où Thomas prend ses fonctions Lundi, et Montpellier où je devrais commencer le travail dans les prochaines semaines, pourvue d’un milieu associatif très actif, nous nous sentons chaleureusement accueillis dans notre nouvelle commune d’adoption. Inscrits d’emblée à l’Amicale des Plaisanciers de Carnon rencontrés lors du forum des associations (et avec qui nous avons déjà partagé une thonade géante à laquelle nous avions convié maman), ainsi qu’à la médiathèque à deux pas de là, nous venons de finaliser l’emploi du tempsdes loisirs de chacun. Dessin, hip-hop et voile pour Azur, échecs, voile et escalade pour Zéphyr, tango et yoga pour Thomas, tango et théâtre pour moi. De quoi se régaler pour l’année à venir tout en minimisant notre empreinte carbone, le tout étant accessible dans un rayon de 15 minutes en vélo (excepté 30 pour le tango).

Une gratitude pour les opportunités sportives, culturelles et sociales gratuites en ce début d’année avec les Journées du Patrimoine (visite de l’Opera-Comédie, du musée Fabre et spectacle à la médiathèque Emile Zola) et les portes ouvertes des associations grâce auxquelles nous avons pu tester les différents cours proposés dans la région, et de plonger maman, volontaire, dans mon univers en la trainant à des initiations de salsa et de tango.

Enfin, la palme de l’altruisme revient à mes beaux-parents qui sont aux petits soins, de manière générale, mais plus particulièrement lors de ce retour à la vie sédentaire dans l’hexagone. D’une générosité exemplaire, à peine avions-nous mentionné que le port était bordé de terrains de pétanque qu’ils nous offraient des jeux de boules pour toute la famille, ce après nous avoir déjà cédé un vélo en parfait état, ainsi que leur Twingo, dont on vient d’apprendre avec grand soulagement, par le mécanicien du conseil technique, qu’elle était, malgré une petite tendance à nous tenir en haleine au moment du démarrage, comme neuve.

Nous entamons donc la saison 2023-24 dans de très bonnes conditions, avec deux contrats signé ou en phase de l’être, entourés de personnes bienveillantes, entre la directrice de l’école et l’institutrice d’Azur qui s’enthousiasment pour notre épopée, la principale du collège qui a expédié la procédure d’évaluation en un temps record pour que Zéphyr fasse sa rentrée en même temps que ses camarades, nos anciens amis retrouvés ici par hasard, les autres gipsy du port qui, comme nous, vivent sur leur bateau, les responsables de la MJC, de la médiathèque et de toutes les associations qui nous ouvrent grands leurs bras.

Tout est parfait. (Il ne manquerait plus que les propriétaires de chiens ramassent les déjections de leur animal, et que les fumeurs s’abstiennent de fumer en public pour être dans le meilleur des mondes possibles😜)

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