Surf au Sri Lanka

Lorsque nous avons initialement envisagé de passer directement de la Thaïlande aux Maldives, c’était en ignorant le fait géographique qu’un “détour” par Galle, au Sri Lanka, n’était en fait pas un détour du tout, mais une simple bosse de 5 milles nautiques sur une route en deux segments qui contournait la pointe sud du Sri Lanka, et sur laquelle Galle était une etape trivial.

Si l’on ajoute à cela une mutinerie naissante au sein du jeune équipage qui, après dix jours de mer, exigeait que nous nous arrêtions pour leur permettre de faire une pause, ainsi que l’insistance de nos amis de WOLO sur le fait que les currys bon marché, les trajets faciles en tuktuk, bus et train, et la vieille ville historique valaient la peine d’être visités, la décision a été prise de nous gâter avec une brève escale dans le pays, que tous les touristes auraient évité l’année précédente, de peur d’être pris dans des troubles civils ultra médiatisés.

Ancrés pour la nuit à l’extrémité sud-est du port, derrière un petit cap où les vagues se brisent contre les rochers, les préjugés ont été rapidement démentis au matin lorsque nous nous sommes réveillés dans un décor luxuriant de jungle vert foncé parsemée de palmiers, une pagode blanche étincelante perchée sur une colline et des silhouettes de peau blanche se baignant sur une plage isolée qui émergeaient des arbres. Loin du pays misérable où tout le monde a durement souffert d’une crise économique sans précédent dépeinte par les médias internationaux.

Nous étions en train de faire trempette dans l’eau vert émeraude, quand vers 11 heures, un appel radio nous a indiqué qu’Obélix, ainsi qu’Adelante et Pegase III, arrivés la même nuit, pouvaient se rendre à la “marina”, un petit bassin carré dragué à l’arrière du port de commerce. Là, nous avons été accueillis par WOLO qui nous avait gardé une place à couple, le bassin ayant atteint sa capacité maximale avec une douzaine d’autres bateaux qui attendaient une fenêtre météo pour continuer leur voyage vers l’ouest. Une bénédiction compte tenu de la configuration malheureuse de l’endroit, qui ferait frémir n’importe quel marin à l’idée de voir ses lignes se taillader contre les bords rugueux des piliers en béton.

Les formalités de dédouanement ont été accélérées le jour même, les visas ayant déjà été demandés en ligne par papa, merci papa, et l’agent nous ayant rendu visite, il s’est occupé de tous les documents une fois que Thomas les a dûment signés et tamponnés. Les résidents temporaires m’ont également expliqué que les frais de blanchisserie étant calculés par article et non par kilo, il valait mieux que je lave moi-même tous les sous-vêtements et les petits articles et que je ne laisse que le linge de maison et les serviettes aux soins de la mafia locale, qui se chargera de leur nettoyage. Désireux de ne pas perdre une seconde et avec l’énergie de celui qui vient d’arriver dans un nouveau pays (semblable à NRE pour ceux qui savent ce que je veux dire), j’ai entrepris de faire notre lessive au bloc sanitaire caché au bout d’un chemin de terre. J’y ai rencontré Clara, de Black Duck, qui faisait de même, et le temps a filé pendant que je lavais notre tas de sous-vêtements et de T-shirts souillés tout en bavardant abondamment, comme si je n’avais pas vu d’autre être humain depuis dix jours.

Ce soir-là, les Allemands et les Autrichiens nous ont invités à les rejoindre à Orange Kitchen, un restaurant surplombant la plage, pour assister au coucher du soleil. La mousson en avait décidé autrement et nous avons dû nous abriter de la pluie sous un arrêt de bus et quelques arbres avant d’arriver à destination, mais quel plaisir de ne pas avoir à cuisiner et de découvrir de nouveaux plats et de nouvelles saveurs.

De Galle, comme il étaitimpossible de naviguer, nous avons pensé à des activités terrestres pour changer, comme un voyage en train vers la capitale Columbo, ou les montagnes d’Ella ou de Kandie, et bien sûr une visite à une plantation de thé, qui semblait être une expérience obligatoire dans le pays du thé et des épices. Au dîner, un couple m’a convaincu d’aller voir les éléphants dans le parc national le plus proche, ce qui semblait être une merveilleuse idée. C’était avant de réaliser que ce qui se trouvait devant nous était la plage de surf parfaite pour les débutants, à seulement quelques minutes de marche du port.

Le lendemain matin, nous sommes donc partis en mission surf avec Lucy et Mathia, qui n’avaient jamais surfé auparavant, et cela a donné le ton de notre courte visite au Sri Lanka ! Nous sommes restés dans les environs de Galle, visitant tous les sites dignes d’intérêt qui se trouvaient à portée de bus ou de tuktuk, mais nous avons décidé de faire du surf. En effet, il n’est pas fréquent de pouvoir garer son bateau confortablement à côté d’une plage de surf. En fait, c’était la première fois au cours de ce voyage que notre planche de surf était mise à l’épreuve ! Exactement l’activité à laquelle nous aspirions tous, vous savez, l’activité en tant qu’être actif. Nous n’attendions pas qu’un bateau traverse l’océan. Pas une autre de ces “activités” touristiques qui sont bien trop souvent des expériences passives et devraient donc être appelées “passivités”. Comme regarder les temples, les gens, les animaux ou les choses simplement être ou faire leurs choses, non, se lever et faire NOTRE chose.

Pendant les cinq jours passés à Galle, nous avons fait du surf (et de la slackline) trois ou quatre fois et nous avons bien sûr manqué toutes les autres merveilles naturelles que le Sri Lanka avait à offrir (mais pas la plantation de thé et l'”usine” de cannelle, plus d’informations dans un autre article), mais nous nous sommes bien amusés !

Pour en savoir plus sur notre visite au Sri Lanka, regardez la vidéo de l’épisode 13 de l’Odyssée d’Obélix : bientôt disponible.