Nous n’attendions à peu près rien de Serifos, dont nous ne connaissions rien non plus, et accostant sur la plage de Livadia, après une belle mais longue journée de voile, nous nous sommes rendu compte que ce devait être une destination de vacances assez prisée puisque les touristes y étaient relativement nombreux, et comptaient même parmi eux un ami de Papa, inopportunément reparti la veille.

Sur Navily j’avais lu que le village était accessible à un quart d’heure de marche. Bien que la Hora nous paraisse un poil plus loin à vue d’œil, tout là-haut sur sa colline, j’avais bien envie de me dégourdir les jambes et ai entrepris de m’y rendre en solitaire, quand finalement le reste de la troupe m’a suivie.







Au bout de quarante minutes à emprunter un chemin fait principalement de marches qui coupaient à travers la route de lacets, nous avons pénétré dans ce qui ressemblait à une ville fantôme, labyrinthique malgré sa taille réduite, rappelant l’atmosphère onirique des films de David Lynch. L’ambiance inquiétante a redoublé lorsque nous avons égaré les enfants et que seul le silence répondaient à nos sifflements répétés. Il s’est avéré qu’ils nous avaient perdu de vue et s’étaient d’abord postés sur la place de l’église, mais après quelques minutes d’attente s’étaient mis à nous chercher dans les ruelles, heureusement Dieu a eu la décence de ne pas faire durer trop longtemps le cirque comique où l’on se tournait autour sans se voir.


Des touristes sud-africains qui arrivaient à contresens nous ont confirmé qu’eux aussi trouvaient bizarre cette partie intermédiaire de la ville absolument déserte, et que la hora se situait un peu plus loin.
Là-haut nous avons gagné la mignonne place du village rappelant celle de Nysiros (celle promue au patrimoine mondial de l’Unesco, riquiqui et servant de terrasse aux café et restaurants environnants qui l’avaient aménagée de leur chaises, tables et canapés colorés), quoique très achalandée cette fois car nous étions arrivés pile poil à l’heure de l’apéro. Jugeant que nous en méritions bien un, nous avons trinqué, au café Stou Stratou, à cette ascension impromptue et insolite. Jus de pêche frais, sodas et Spritz. A votre santé !




