La navigation (hybride voile-moteur vu le peu de vent) de Santorin à Folegandros s’est déroulée sans encombre. Papa a déployé sa stratégie méditative pour lutter contre le mal des transports, qui s’est doublée d’une méthode infaillible pour se faire discret et ne pas être sur notre dos comme il le craignait : se coucher et dormir. Il l’utilisera souvent tout au long des deux semaines de croisière jusqu’à Athènes.
Nous avons jeté l’ancre en fin d’après-midi dans la baie d’Agkali, entourés d’une demi-douzaine de bateaux qui nous ont regardés manœuvrer (deux fois), dont Stabo (qui avait jeté l’ancre quelques minutes auparavant, ne s’est pas du tout inquiété de notre proximité et est même venu nous saluer à la nage dès qu’il nous a vus plonger). Nous avons essayé d’organiser une randonnée vers Hora au coucher du soleil avec eux, mais nous avons opté, une fois à terre, pour le bus qui s’était matérialisé par hasard devant nous.






Quelques gouttes de pluie ont rafraîchi l’air mais ne nous ont pas empêchés de manger des glaces dans une pâtisserie alléchante (où papa a acheté des gâteaux pour le dessert plus tard) et de justifier une marche de 40 minutes pour retourner au bateau afin de brûler les calories supplémentaires qui venaient d’être ingérées ou qui étaient sur le point de l’être. Nous avons brièvement inspecté le village endormi pendant ce qui devait être l’heure de la sieste, fait un détour par la crête et rencontré Artemis, une jeune femme travaillant dans un resort touristique de luxe AVATON (en grec : lieu inaccessible et inapprochable, sacré et inviolable), visiblement nouveau (et quelque peu vide) où nous nous sommes émerveillés devant le complexe immaculé et la vue à couper le souffle, nous n’avons pas pu nous empêcher de demander une photo, et où Thomas a accepté de m’emmener pour notre 50eme anniversaire de mariage, dommage que nous ne soyons pas encore mariés.
En descendant, devinez qui nous avons rencontré à nouveau, Stabo bien sûr, qui nous a renseignés sur les généreux buissons de câpres qui bordent le chemin et sur la façon de conserver les câpres fraîchement cueillies dans du sel. Nous avons dû redoubler d’attention car nous n’avions aucune idée d’e l’aspect de’a quoi ressemblait la plante, mais une fois que notre cerveau eut enregistré son apparence avec ses tiges bordeaux rampantes ornées de feuilles vertes grasses et brillantes en forme de cœur potelé de la taille d’une pièce de deux dollars avec un liseret bordeaux, et de boutons de maturité variable jusqu’à des fleurs délicates aux pétales blancs et soyeux s’ouvrant autour d’un bouquet flamboyant d’étamines violettes, chaque fois qu’un buisson de câpres se trouvait à proximité, nos neurones s’activaient avec une capacité de reconnaissance des formes époustouflante qui ferait frémir n’importe quelle IA, et quelle facilité et rapidité pour l’entraîner !





Nous n’avons malheureusement pas pu nous attarder sur cette charmante île, car le lendemain, le vent avait tourné et nous avons repris la mer, en direction de la très prisée Sifnos.

[…] des câpres sauvages en chemin (maintenant que nous sommes de fins connaisseurs, voir “Cueillette de câpres à Folegandros“). et nous donne sa bénédiction en nous déposant à Emporio, la capitale de l’île, […]
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